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Hippocrate

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Message  Brixius Mer 31 Juil - 11:41


Hippocrate   932007250px_Hippocrates_rubens
Hippocrate.
(Hippocrate le grand, vers 460 av. J.-C Kos (Grèce) ; vers 370 av. J.-C (à 83 ans) Larissa (Grèce)



Hippocrate le Grand ou Hippocrate de Cos (en grec : Ἱπποκράτης), né vers 460 av. J.-C dans l’île de Cos et mort vers 370 av. J.-C à Larissa, est un médecin grec du siècle de Périclès, considéré comme le « père de la médecine » Il a fondé l'école de médecine hippocratique qui a révolutionné intellectuellement la médecine en Grèce antique, en instituant cet art comme une discipline distincte des autres disciplines de la connaissance auxquelles elle avait traditionnellement été rattachée (notamment la théurgie et la philosophie), faisant ainsi de la médecine une profession à part entière. Sa mère, Phéranète était la 18eme descendante d'Héraclès et son père, Gnosidicos était lui mêmes médecin et descendant d'Héraclès, et fut celui qui initia Hippocrate a la médecine
Cependant, les œuvres des écrivains du corpus, des praticiens de la médecine hippocratique et les actions d'Hippocrate lui-même sont souvent confondues. On sait très peu de choses sur la vie d'Hippocrate, sa pensée et ses écrits. Néanmoins, Hippocrate est couramment décrit comme le parangon du médecin de l’Antiquité. En particulier, il est généralement admis qu’il a fait considérablement avancer l'étude systématique de la clinique médicale en compilant la somme des connaissances médicales des écoles précédentes et en instituant des règles éthiques pour les médecins à travers le serment d'Hippocrate et d'autres travaux.

Biographie

Selon la plupart des historiens, Hippocrate est né vers l'an 460 av. J.-C sur l’île grecque de Cos (Kos). Il fut un médecin réputé et un célèbre professeur de médecine.
D'autres renseignements biographiques sont apocryphes et sujets à caution. Soranos d'Ephèse, un gynécologue grec du IIe siècle fut le premier biographe d’Hippocrate et ses écrits sont la source des principales informations dont nous disposons sur sa personne. D'autres détails nous sont parvenus au travers des écrits d’Aristote, qui datent du IVe siècle av. J.-C., de la Souda du Xe siècle ap. J.-C et des ouvrages de Jean Tzétzès rédigés au 12e siècle ap. J.-C. Les deux fils d'Hippocrate, Thessalos et Draco, ainsi que son gendre, Polybe, ont été ses élèves. Selon Galien, un médecin grec d’une époque plus récente, Polybe est le vrai successeur d’Hippocrate. Source de confusion, Draco et Thessalos eurent tous deux un fils nommé Hippocrate.
Selon Soranos, Hippocrate a appris la médecine de son père et de son grand-père et a étudié d'autres domaines de la connaissance avec Démocrite et Gorgias. Hippocrate a probablement été formé par les Asclépiades de Cos, une confrérie de prêtres-médecins vénérant Asclépios, dieu grec de la médecine et a suivi l’enseignement d’Herodicus de Selymbria un médecin thrace. La seule mention contemporaine d'Hippocrate figure dans le dialogue de Protagoras où Platon mentionne Hippocrate comme étant « Hippocrate de Cos, un membre des Asclépiades ». Il est mort probablement à Larissa à l'âge de 83 ou 90 ans, même si certains ont prétendu qu'il avait vécu jusqu’à plus de 100 ans. Il existe différentes versions sur les circonstances de sa mort.

Théorie hippocratique

Hippocrate est reconnu comme le premier médecin à avoir rejeté les superstitions et les croyances qui attribuaient la cause des maladies à des forces surnaturelles ou divines. Ainsi, l'auteur de Sur la maladie sacrée entreprend de montrer que l'épilepsie, appelée alors « maladie sacrée », n'est pas « plus divine ou plus sacrée que n'importe quelle autre maladie.» Sa preuve est simple : la maladie ne s'en prend qu'aux « flegmatiques » (voir : théorie des humeurs) or, si la maladie était véritablement une visitation divine, tous devraient pouvoir en être atteints. « Toutes les maladies sont divines et toutes sont humaines », conclut l'auteur. Les disciples de Pythagore ont porté au crédit d’Hippocrate le mérite d’avoir réuni la philosophie et la médecine. Il a séparé la médecine en tant que discipline de la religion en croyant et en faisant valoir que la maladie n'était pas une punition infligée par les dieux, mais plutôt la conséquence de facteurs environnementaux, de l'alimentation et des habitudes de vie. De fait, on ne trouve pas mention d'une seule maladie mystique dans la totalité du corpus hippocratique. Cependant, Hippocrate a travaillé sur la foi de nombreux principes basés sur des conceptions qui sont maintenant reconnues comme étant erronées en anatomie et en physiologie comme la théorie des humeurs.
Les écoles de médecine de la Grèce ancienne (l’école de Cnide et celle de Cos) se sont opposées sur la façon de traiter les maladies. L’école de médecine de Cnide avait principalement axé sa pratique sur le diagnostic, mais elle était tributaire de nombreuses hypothèses erronées sur le fonctionnement du corps : la médecine grecque à l'époque d'Hippocrate ignorait pratiquement tout de l'anatomie et de la physiologie humaine en raison du tabou grec qui interdisait la dissection du corps humain. L'école de Cnide, par conséquent, ne parvenait pas à identifier une affection donnée comme étant une seule et unique maladie lorsqu’elle pouvait se manifester par différents types de symptômes.
L'école hippocratique de Cos a obtenu de meilleurs résultats en se contentant de diagnostics généraux et de traitements symptomatiques ou palliatifs, selon les points de vue. L’accent était mis sur les soins aux patients et le pronostic de la maladie et non plus sur son diagnostic. Elle parvint à traiter efficacement les maladies et cela a permis un grand développement de la pratique clinique.
La médecine hippocratique et sa philosophie sont très éloignées des orientations de la médecine moderne. De nos jours le médecin se concentre sur un diagnostic précis et un traitement spécialement adapté en conséquence, deux principes qui avaient déjà été préconisés par l’école de Cnide. Ces changements dans la pensée médicale depuis l’époque d’Hippocrate ont suscité des critiques pertinentes au cours des deux derniers millénaires, le traitement palliatif d’Hippocrate faisant l'objet de controverses particulièrement virulentes. Par exemple en 1869 un médecin français, MS Houdart, qualifiait la méthode thérapeutique d'Hippocrate de « méditation sur la mort ».

Hippocrate   464195Quatre

Les humeurs et les crises

L'école hippocratique a été influencée par la théorie des quatre éléments qui postule que toute matière est constituée d’un mélange de quatre éléments primordiaux l'Eau, la Terre, l'Air, le Feu. En reprenant une vieille conception grecque qui établissait une correspondance entre le microcosme et le macrocosme, le corps humain étant le reflet en miniature de l'univers, Hippocrate professait que le corps humain était constitué de quatre humeurs qui sont la transposition organique de chacun des éléments fondamentaux. Selon cette conception, connue sous le nom de Théorie des humeurs les maladies étaient la conséquence d'un déséquilibre interne de l’organisme entre les quatre humeurs, des fluides qui sont naturellement en proportion égale lorsque l’état de santé est bon (pepsis). Selon cette école de pensée, lorsque les quatre humeurs, le sang, la lymphe (ou phlegme), la bile jaune et l'atrabile (ou bile noire) ne sont pas en état d’équilibre (dyscrasie qui signifie «mauvais mélange») une personne devient malade et le reste jusqu'à ce que l'équilibre ait été quelque peu rétabli. Trop de flegme dans le corps, par exemple, provoquait des troubles pulmonaires et l'organisme tentait de tousser et de cracher le phlegme pour rétablir l’équilibre. La méthode thérapeutique d’Hippocrate avait pour but de rétablir cet équilibre. Par exemple en utilisant le citron dont on pensait qu’il était bénéfique lorsque le phlegme (la lymphe) était surabondant, ou encore en recommandant la saignée ou bien les sangsues pour éliminer le sang en excès, localement ou dans tout l’organisme.
Selon ce modèle, "le corps humain est composé de 4 humeurs dont le juste tempérament est la condition de la santé", la maladie est alors considérée comme évoluant en 3 phases: - la dégénérescence des humeurs - la coction (réaction par la fièvre) - la crise (évacuation de l'humeur en excès).
Un autre concept important dans la médecine hippocratique était celui de crise, un moment précis dans la progression de la maladie où tout peut basculer : soit la maladie commence à triompher, et le patient va succomber, soit à l'inverse les processus naturels de guérison se mettent en œuvre et permettent au malade de se rétablir. Après une crise, une rechute peut survenir, suivie d'une autre crise décisive. Selon cette doctrine, les crises auraient tendance à survenir au moment de jours critiques qui étaient censés revenir à date fixe après le début de la maladie. Si une crise survient au cours d'une journée éloignée d'un jour critique, une rechute est à craindre. Galien estime que cette idée est née avec Hippocrate, mais il est possible qu'elle soit antérieure.

La thérapeutique hippocratique.

La médecine hippocratique était humble et palliative. L'approche thérapeutique était fondée sur le pouvoir guérisseur de la nature (vis medicatrix naturae en latin). Selon cette doctrine, le corps contient en lui-même le pouvoir de rééquilibrer les quatre humeurs et de se guérir lui-même (physis). La thérapeutique hippocratique se donnait simplement pour but d'aider ce processus naturel. À cette fin, Hippocrate croyait que le "repos et l'immobilisation" étaient d'une importance capitale. En règle générale, la médecine hippocratique était très respectueuse du patient, le traitement était doux, et visait surtout à garder le patient propre pour prévenir toute infection. Par exemple, seuls l'eau propre ou le vin étaient utilisés sur les plaies, bien qu’un traitement sec soit préférable. Des baumes apaisants étaient parfois utilisés[.
Hippocrate hésitait à administrer des médicaments et à s'engager dans un traitement spécifique qui pourrait s'avérer mal choisi. Un diagnostic incertain était suivi d’un traitement polyvalent. De puissants médicaments ont toutefois été utilisés en certaines occasions. Cette approche attentiste a rencontré un grand succès dans le traitement des affections relativement simples telles que les fractures qui nécessitaient une traction pour provoquer une élongation du membre brisé et soulager ainsi la pression sur la zone de fracture. Le banc d'Hippocrate et d'autres dispositifs ont été utilisés à cette fin.
Un des points forts de la médecine hippocratique était l'accent mis sur le pronostic. À l'époque d’Hippocrate, les traitements médicamenteux étaient encore primitifs et, souvent, la meilleure chose que les médecins pouvaient faire était d'évaluer la gravité de la maladie et d'estimer comment elle était susceptible d’évoluer sur la base des données recueillies par l’observation détaillée de cas semblables.

Un précurseur de la diététique.

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Hippocrate a ouvert la voie à la diététique en prônant l'utilisation des légumes et des fruits.
A cette époque la diététique repose sur quatre idées simples :
• la digestion est une cuisson des aliments.
• il est préférable de manger des aliments cuits, pour faciliter la digestion.
• le corps est composé d'éléments ou humeurs qui déterminent un tempérament.
• il est recommandé de manger une nourriture équilibrée, c'est-à-dire des aliments correspondant à son tempérament.
Dans la diététique hippocratique, on classe les aliments en fonction de leur correspondance avec l’un ou l’autre des quatre éléments : l'Eau, la Terre, l'Air, le Feu qui correspondent à quatre tempéraments définis par la théorie des humeurs: lymphatique, mélancolique, sanguin et colérique. Chaque aliment est classé en fonction de ses qualités (voir ici) qui s'échelonnent en quatre degrés sur deux axes principaux chaud et froid, sec et humide.(accessoirement selon les axes doux et amer, cru et cuit). Ces qualités influent sur la façon dont l’aliment se transforme dans le corps et sur la qualité et la consistance des humeurs ainsi engendrées dans l’organisme. La chaleur de la digestion transforme les aliments en lymphe qui, elle-même, se transforme en humeurs ou agit sur la qualité et l’équilibre des humeurs en présence. Pour rester en bonne santé, au fil des saisons, il faut avoir une nourriture équilibrée. Pour cela, les médecins se recommandant de la tradition hippocratique préconisent à leurs patients de consommer des aliments qui correspondent à leur tempérament, pour corriger le déséquilibre des humeurs prédominantes dans chaque tempérament. Ainsi le vin rouge (chaud et sec), comme la viande (chaude et sèche) sont recommandés aux personnes âgées, aux flegmatiques et aux mélancoliques, de nature froide. Par contre, le poisson frais (froid et humide), les fruits ou légumes (froids et humides) conviennent plutôt aux colériques et aux sanguins, ainsi qu'aux jeunes, de tempérament chaud.
L’alimentation doit aussi varier selon le climat et les saisons qui influent sur les humeurs, l'hiver, période où le flegmatique froid et humide domine, il est préférable de consommer des viandes en sauce, cuisinées avec des épices qui réchauffent; au printemps, période où le sanguin chaud et humide domine, il est conseillé de passer peu à peu du bouilli au rôti et de commencer à manger davantage de légumes verts; l'été, période où le colérique chaud et sec domine, c’est le moment de manger des viandes et des poissons grillés, plus légers, et de préférer des aliments froids et humides comme les melons, les prunes ou les cerises; l'automne, période où le mélancolique (ou atrabilaire) sec et froid domine, il faut manger des aliments appétissants et acidulés pour chasser la mélancolie et diminuer le vin et les fruits.
Bien que désormais obsolètes, ces concepts qui ont largement dominé la médecine en Occident pendant plus de mille ans ont laissé des traces dans la culture populaire. Les termes lymphatique, flegmatique, mélancolique, colérique sont toujours employés pour désigner des caractères, bien qu’on ne sache plus précisément à quoi ils font référence. Cette tradition survit également dans certaines pratiques culinaires (manger du melon avec du jambon cru, en début de repas, des poires au vin en dessert, boire un digestif en fin de repas) ou dans certains conseils diététiques de nos grands-mères (ne pas boire en mangeant).

Le professionnalisme

Instruments chirurgicaux de l’Antiquité grecque. Sur la gauche on distingue un trépan et sur la droite, un jeu de scalpels. La médecine Hippocratique a fait bon usage de ces instruments.
La médecine hippocratique se distinguait par son strict professionnalisme, sa discipline et la rigueur de sa pratique. L’ouvrage d'Hippocrate Sur le Médecin recommande aux médecins d'être toujours rigoureux, honnêtes, calmes, compréhensifs et sérieux. Le médecin Hippocrate a porté une attention particulière à tous les aspects de sa pratique : il a donné des prescriptions détaillées pour l'éclairage, le personnel qui assistait le praticien, le positionnement des instruments et du patient, les techniques de bandage et de contention dans les salles d'opération. Il veillait même à garder les ongles d’une longueur convenable.
L'école d'Hippocrate a donné beaucoup d'importance aux doctrines cliniques d'observation et de documentation. Ces doctrines enseignent aux médecins comment enregistrer leurs conclusions et leurs prescriptions médicamenteuses d'une manière très claire et objective de sorte que ces documents puissent être transmis à d'autres médecins et utilisés par eux. Hippocrate s’astreint avec minutie à noter régulièrement de nombreux symptômes comme le teint, le pouls, la fièvre, les douleurs, la motricité du patient et l’aspect des urines et des selles. On dit qu’il aurait pris le pouls d'un patient pendant qu’il l’interrogeait sur l’histoire de sa maladie (anamnèse) pour savoir si le patient avait menti. Hippocrate a étendu ses observations cliniques à l’histoire de la famille et de l'environnement. Pour lui la médecine est l'art de l'observation et de l’examen clinique. Pour cette raison il peut légitimement être considéré comme le Père de la médecine clinique. On lui attribue le mérite d’avoir décrit les symptômes de la grippe humaine et ses élèves sont les premiers à avoir fait des diagnostics, sinon précis, du moins pertinents.

Contributions directes à la médecine

Doigts en baguettes de tambour secondaire à une hypertension artérielle pulmonaire chez un patient atteint du syndrome d'Eisenmenger. Décrit pour la première fois par Hippocrate, l’aspect des doigts en baguette de tambour est également connu sous le nom « d’Hippocratisme digital ».
Hippocrate et ses disciples ont été les premiers à décrire de nombreuses maladies et affections médicales. On lui attribue la paternité de la première description de l’hippocratisme digital, un signe important pour le diagnostic de la broncho-pneumopathie chronique obstructive, du cancer du poumon et des cardiopathies congénitales cyanogènes. Pour cette raison, le symptôme des doigts en baguette de tambour est parfois appelé Hippocratisme digital. Hippocrate a également été le premier médecin à décrire dans Pronostic la face hippocratique, le changement qui se produit dans le visage au moment de la mort, ou pendant une longue maladie. Shakespeare fait allusion à cette description dans sa relation de la mort de Falstaff dans Henry V acte II, scène III.

Diagnostic.

Hippocrate a commencé à classer les maladies en maladies aiguës, chroniques, endémiques et épidémiques, et à utiliser des termes tels que, « exacerbation, rechute, résolution, crise paroxysme, pic et convalescence »[27],[39]. Une autre des grandes contributions d’Hippocrate peut être trouvée dans ses descriptions des symptômes, des signes physiques, du traitement chirurgical et du pronostic de l’empyème thoracique (pleurésie purulente), c'est-à-dire de la suppuration de la muqueuse pleurale dans la cavité thoracique. Ses enseignements demeurent pertinents de nos jours pour les étudiants en pneumologie et en chirurgie. Hippocrate a été le premier chirurgien thoracique répertorié et ses conclusions sont toujours valables.
L'école hippocratique de médecine a correctement décrit les maladies du rectum et leur traitement, en dépit d’une conception erronée de la médecine. Les hémorroïdes, par exemple, qu’on croyait causées par un excès de bile et de phlegme, étaient traitées par les médecins de l’époque d’Hippocrate par des moyens relativement avancés. La cautérisation et l’excision sont décrites dans le Corpus hippocratique, en plus des méthodes les plus utilisées: la ligature des hémorroïdes et leur assèchement au fer chaud. D'autres traitements tels que l'application de différents baumes sont également proposés. Aujourd'hui, le traitement [des hémorroïdes] comprend encore la cautérisation, la ligature, et l’excision. En outre, certains des concepts fondamentaux de la proctoscopie décrits dans le corpus, sont encore en vigueur. Par exemple, les utilisations du spéculum rectal, un dispositif médical courant, sont exposés dans le Corpus hippocratique. Ce qui constitue la première référence connue à l’endoscopie.

Serment d'Hippocrate

Hippocrate   Sermen10

Serment d'Hippocrate d'origine en Grec ancien :
Ὄμνυμι Ἀπόλλωνα ἰητρὸν, καὶ Ἀσκληπιὸν, καὶ Ὑγείαν, καὶ Πανάκειαν, καὶ θεοὺς πάντας τε καὶ πάσας, ἵστορας ποιεύμενος, ἐπιτελέα ποιήσειν κατὰ δύναμιν καὶ κρίσιν ἐμὴν ὅρκον τόνδε καὶ ξυγγραφὴν τήνδε.

Ἡγήσασθαι μὲν τὸν διδάξαντά με τὴν τέχνην ταύτην ἴσα γενέτῃσιν ἐμοῖσι, καὶ βίου κοινώσασθαι, καὶ χρεῶν χρηίζοντι μετάδοσιν ποιήσασθαι, καὶ γένος τὸ ἐξ ωὐτέου ἀδελφοῖς ἴσον ἐπικρινέειν ἄῤῥεσι, καὶ διδάξειν τὴν τέχνην ταύτην, ἢν χρηίζωσι μανθάνειν, ἄνευ μισθοῦ καὶ ξυγγραφῆς, παραγγελίης τε καὶ ἀκροήσιος καὶ τῆς λοιπῆς ἁπάσης μαθήσιος μετάδοσιν ποιήσασθαι υἱοῖσί τε ἐμοῖσι, καὶ τοῖσι τοῦ ἐμὲ διδάξαντος, καὶ μαθηταῖσι συγγεγραμμένοισί τε καὶ ὡρκισμένοις νόμῳ ἰητρικῷ, ἄλλῳ δὲ οὐδενί.

Διαιτήμασί τε χρήσομαι ἐπ' ὠφελείῃ καμνόντων κατὰ δύναμιν καὶ κρίσιν ἐμὴν, ἐπὶ δηλήσει δὲ καὶ ἀδικίῃ εἴρξειν.

Οὐ δώσω δὲ οὐδὲ φάρμακον οὐδενὶ αἰτηθεὶς θανάσιμον, οὐδὲ ὑφηγήσομαι ξυμβουλίην τοιήνδε. Ὁμοίως δὲ οὐδὲ γυναικὶ πεσσὸν φθόριον δώσω. Ἁγνῶς δὲ καὶ ὁσίως διατηρήσω βίον τὸν ἐμὸν καὶ τέχνην τὴν ἐμήν.

Οὐ τεμέω δὲ οὐδὲ μὴν λιθιῶντας, ἐκχωρήσω δὲ ἐργάτῃσιν ἀνδράσι πρήξιος τῆσδε.

Ἐς οἰκίας δὲ ὁκόσας ἂν ἐσίω, ἐσελεύσομαι ἐπ' ὠφελείῃ καμνόντων, ἐκτὸς ἐὼν πάσης ἀδικίης ἑκουσίης καὶ φθορίης, τῆς τε ἄλλης καὶ ἀφροδισίων ἔργων ἐπί τε γυναικείων σωμάτων καὶ ἀνδρῴων, ἐλευθέρων τε καὶ δούλων.

Ἃ δ' ἂν ἐν θεραπείῃ ἢ ἴδω, ἢ ἀκούσω, ἢ καὶ ἄνευ θεραπηίης κατὰ βίον ἀνθρώπων, ἃ μὴ χρή ποτε ἐκλαλέεσθαι ἔξω, σιγήσομαι, ἄῤῥητα ἡγεύμενος εἶναι τὰ τοιαῦτα.

Ὅρκον μὲν οὖν μοι τόνδε ἐπιτελέα ποιέοντι, καὶ μὴ ξυγχέοντι, εἴη ἐπαύρασθαι καὶ βίου καὶ τέχνης δοξαζομένῳ παρὰ πᾶσιν ἀνθρώποις ἐς τὸν αἰεὶ χρόνον. παραβαίνοντι δὲ καὶ ἐπιορκοῦντι, τἀναντία τουτέων.

Traduction française (Littré) :
Je jure par Apollon, médecin, par Esculape, par Hygie et Panacée, par tous les dieux et toutes les déesses, les prenant à témoin que je remplirai, suivant mes forces et ma capacité, le serment et l'engagement suivant :

« Je mettrai mon maître de médecine au même rang que les auteurs de mes jours, je partagerai avec lui mon avoir et, le cas échéant, je pourvoirai à ses besoins ; je tiendrai ses enfants pour des frères, et, s'ils désirent apprendre la médecine, je la leur enseignerai sans salaire ni engagement. Je ferai part de mes préceptes, des leçons orales et du reste de l'enseignement à mes fils, à ceux de mon maître et aux disciples liés par engagement et un serment suivant la loi médicale, mais à nul autre. »

« Je dirigerai le régime des malades à leur avantage, suivant mes forces et mon jugement, et je m'abstiendrai de tout mal et de toute injustice. Je ne remettrai à personne du poison, si on m'en demande, ni ne prendrai l'initiative d'une pareille suggestion ; semblablement, je ne remettrai à aucune femme un pessaire abortif. Je passerai ma vie et j'exercerai mon art dans l'innocence et la pureté.
Je ne pratiquerai pas l'opération de la taille.
Dans quelque maison que je rentre, j'y entrerai pour l'utilité des malades, me préservant de tout méfait volontaire et corrupteur, et surtout de la séduction des femmes et des garçons, libres ou esclaves.
Quoi que je voie ou entende dans la société pendant, ou même hors de l'exercice de ma profession, je tairai ce qui n'a jamais besoin d'être divulgué, regardant la discrétion comme un devoir en pareil cas. »

« Si je remplis ce serment sans l'enfreindre, qu'il me soit donné de jouir heureusement de la vie et de ma profession, honoré à jamais des hommes ; si je le viole et que je me parjure, puissé-je avoir un sort contraire. »
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Message  Brixius Mer 31 Juil - 11:59


Hippocrate (Autre version de sa Biographie)


"La force qui est en chacun de nous est notre plus grand médecin."

   Hippocrate [du grec Hippocratos, dompteur de chevaux : cette traduction suggère une relation avec la Thessalie seule région de la Grèce ancienne, avec la Béotie, où l'on pratiquait l'élevage de cet animal] semble être né autour de 460 avant notre ère dans une petite île du Dodécanèse (proche de l'Asie mineure), l'île de Cos, et mort à Larissa, en Thessalie, vers 377 avant notre ère.

   Il fait figure de père de la médecine. Son nom recouvre en fait l'œuvre d'une école médicale qui, sous le double signe du rationalisme et de l'observation, établit une approche du corps humain affranchie de considérations religieuses ou magiques.

   La vie d'Hippocrate reste très mal connue. Issu du clan des Asclépiades, qui prétendaient descendre d'Asclépios, le dieu grec de la Médecine, et exerçaient héréditairement cette activité, il apprend d'abord de son père les données essentielles de la médecine sacerdotale, notamment les bases indispensables de l'anatomie. Il quitte ensuite son île natale pour suivre l'enseignement de médecins réputés.
   Ainsi doté d'un solide bagage, il acquiert une réputation grandissante d'habile praticien et devient médecin itinérant, soignant les patients de ville en ville tout en approfondissant ses connaissances en pathologie et en thérapeutique.

   Il visite ainsi la Thrace, la Thessalie et atteint la Macédoine, où il discerne chez le roi Perdiccas II (mort vers 413 avant notre ère), aïeul d'Alexandre, une névrose d'origine sentimentale, considérée jusque-là comme une "phtisie", c'est-à-dire à l'époque comme une lésion organique.
   Suivant la mer Noire, il gagne l'Asie Mineure et revient à Cos, où il fonde son école de médecine vers l'an 420 avant notre ère.
   Bien plus tard, sans que la date exacte nous soit connue, il quitte Cos, où son gendre poursuit son enseignement.
   Avec deux de ses fils, il revient en Thessalie, à Larissa, où il fonde une nouvelle école et où s'achève sa longue existence.

*
**

   On doit avant tout à Hippocrate le principe de la recherche des causes des maladies, après l'établissement d'un diagnostic fondé sur un ensemble de signes cliniques. Fondamentalement rationnelle, sa démarche ne fait pas plus appel aux dieux, pour comprendre la cause d'une maladie, qu'à la magie pour la guérir. Le patient devient la préoccupation première du praticien, ce qu'exprime encore de nos jours le "serment d'Hippocrate", dont voici les premières lignes :

   "Je jure par Apollon médecin, par Esculape, par Hygie et Panacée, par tous les dieux et toutes les déesses, les prenant à témoin, que je remplirai, suivant mes forces et ma capacité, le serment et l'engagement suivants."

   La médecine hippocratique se distinguait par son strict professionnalisme, sa discipline et la rigueur de sa pratique. L’ouvrage d'Hippocrate Sur le Médecin recommande aux médecins d'être toujours rigoureux, honnêtes, calmes, compréhensifs et sérieux.
   Hippocrate a porté une attention particulière à tous les aspects de sa pratique : il a donné des prescriptions détaillées pour l'éclairage, le personnel qui assistait le praticien, le positionnement des instruments et du patient, les techniques de bandage et de contention dans les salles d'opération. Il veillait même à garder les ongles d’une longueur convenable.

   L'école d'Hippocrate a donné beaucoup d'importance aux doctrines cliniques d'observation et de documentation. Ces doctrines enseignent aux médecins comment enregistrer leurs conclusions et leurs prescriptions médicamenteuses d'une manière très claire et objective de sorte que ces documents puissent être transmis à d'autres médecins et utilisés par eux.
   Hippocrate s’astreint avec minutie à noter régulièrement de nombreux symptômes comme le teint, le pouls, la fièvre, les douleurs, la motricité du patient et l’aspect des urines et des selles.

   Il a étendu ses observations cliniques à l’histoire de la famille et de l'environnement. Pour lui la médecine est l'art de l'observation et de l’examen clinique. Pour cette raison il peut légitimement être considéré comme "le Père de la médecine clinique". On lui attribue le mérite d’avoir décrit les symptômes de la grippe humaine et ses élèves sont les premiers à avoir fait des diagnostics, sinon précis, du moins pertinents.


*
**

   L'œuvre attribuée avec certitude à Hippocrate comprend : Traité de l'ancienne médecine, Épidémies (livres I et III), Régime des maladies aiguës, Aphorismes (livres I à VII), Traité des airs, des eaux et des lieux, Traité des articulations, Traité des fractures, Traité des plaies de la tête, Traité des instruments de réduction, Traité du pronostic, le Serment et la Loi.
   Sont probablement aussi de lui la Nature de l'homme et le Régime des gens en santé.
   D'autres ouvrages, sans être d'Hippocrate lui-même, ont vraisemblablement été rédigés sous son contrôle : il s'agit du Traité des humeurs, des autres livres des Épidémies, de l'Officine du médecin et de l'Usage des liquides.

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